mardi 19 janvier 2010

Tournée de relevés et de sécurisation


Champs de coqs au réveil, déjeuner au sachet et hop! en escapade avec AU France. Je pars en tournée de relevés et sécurisation avec Serge et Maurice, Jean-Paul avec Patrick Coulombel et le cameraman de ARTV.
(Photo : Bluestorm Télé)

L'institut français d'Haiti a subi quelques dommages. On doit assurer la sécurité du bâtiment avant que les 300 étudiants qui y suivent des cours de langues ne le réintègrent. Ses deux étages datent de différentes époques: des fissures sont apparues à leur jonction. La dalle de compression avec armature au centre sied sur une construction de hourdis entre poutrelles de béton sur poutres de béton sur colonnes de béton. D'autres fissures marquent le mouvement dans les panneaux de remplissage intérieurs et extérieurs, mais l'integrité de la structure primaire ne semble pas être affectée. Rien de majeur. Le bâtiment pourra être réhabilité. Verdict final à être donné par AU France. Un échantillon de béton est recueillit.

Résidence Nadal: la structure a été epargnée. Des fissures marquent le mouvement à l'intérieur des panneaux de remplissage.

Hôpital : le plus grand hôpital de PAP qui traite le SIDA et la tuberculose est partiellement ecndommagé. On demande d'évacuer le bâtiment administratif alors que les laboratoires et autres pavillons requièrent des réparations mineures. La reprise en sous-œuvre risquant d'être beaucoup trop coûteuse, on espère avoir recours à la démolition/reconstruction.

Résidences et bureaux de Medecins du Monde-France: un pavillon sur trois reçoit le verdict du besoin de réparations majeures pour réintégration. On demande d'évacuer le bâtiment. Les deux autres demandent des réparations mineures mais peuvent être occupés. Leur bureau est une perte totale. Une magnifique résidence, moderne et achevée... On a récupéré des échantillons de mortier pour analyse.

En après midi, il pleut sur PAP. Jean-Paul et moi partons pour rencontrer M. Guypsy Michel du CECI au bâtiment où travaillaient ses 40 employés. Ce dernier est en relative bonne condition mais certaines parties montrent des faiblesses structurales importantes. Verdict : elles devront être corrigées avant l'occupation. Un échantillon de béton est là aussi recueilli pour analyse.

Ensuite, à l'Ambassade canadienne, toute autre scène; c'est la ruée à la guérite. Haitiens de nationalité canadienne font la file pour recevoir de l'aide pour sortir du pays ou profiter du site de l'Ambassade pour un peu de repos, d'eau et de nourriture. Une fois entrés, on arrive à dénicher, parmi la tonne de refugiés, Martin Blackburn et Guy Houle de l'UPCA dont le siège social est à diagnostiquer.
Verdict : le bâtiment est impeccable. Là aussi un echantillon de béton est recueilli.

Clôture de notre journée par un déménagement à l'Hôtel Karibe. Richard Bureau, maître d'hôtel et cousin de notre ami Gaylor, nous accueille à l'intérieur de ses murs condamnés en attendant un verdict pour reprendre vie. Civils armés montent la garde. Le silence règne sur le site infini. Jusqu'à ce qu'une escouade de pompiers américains déferle pour accéder au site voisin ou un long tri de corps et de débris d'une tour de logements les occupperont pour les prochaines 48 heures... Souper au sachet, on s'endort à la belle étoile. La pluie nous réveille en pleine nuit. On transfert dans un pavillon de l'hôtel, vidé de ses tables et contenant quelques matelas tous près des portes qui restent ouvertes en cas d'évacuation rapide...

Claude Robert, stagiaire en architecture
Jodoin Lamarre Pratte architectes et associés
Collaboratrice d'Architectes de l'urgence Canada, en Haiti

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