mardi 20 avril 2010

Lè a rive pou nou fòme chen solidarite a pou savé PEYI DAYITI

16, 17 et 18 avril 2010

L è a rive pou nou fòme chen solidarite a pou savé Peyi DAYITI tout bon vre (pour ceux qui ne sont pas doués en phonétique : l’heure est arrivée pour que nous formions une chaine de solidarité pour sauver le pays d’HAITI pour de bon)

On quitte Camp Charly en passant près de l’aéroport. C’est congestionné évidemment, mais je m’attendais à pire. On passe près du port et du marché vers Léogane. Il y a plein d’immeuble abimés, plein de débris et des campements un peu partout. Déjà vu, rien de vraiment différent. Des campements, il y en a beaucoup et pas tous de la même qualité. Il y a des camps de fortune, ou plutôt d’infortune, des campements avec des super tentes et des petites tentes minuscules. Leogane, Grand Goâve, Petit Goâve, tristement semblables. Ces immeubles abimés n’ont jamais été conçus pour un tremblement de terre. D'ailleurs, ceux qu’ils reconstruisent ne le seront pas plus, car il n’existe à peu près pas de réglementation sur la construction si ce n’est que quelques règlements sur le lotissement. Les ingénieurs municipaux n’ont jamais été sensibilisés à ce risque et plusieurs n’avaient pas non plus l’expertise pour donner des conseils ou appliquer des codes de construction s’ils avaient existés.

Arrivés à Miragoâne, la vie reprend...les petits commerçants sur le bord des routes, les petites filles qui reviennent de l’école avec leurs boucles de couleur dans les cheveux, des vendeurs de toutes sortes, les villages plein d’animation. Et le paysage nous fait oublier rapidement le drame qui s’est passé il y a trois mois.

De Miragoâne nous traversons les montagnes pour aller rejoindre Aquin et St-Louis du Sud. De toute beauté sont ces deux baies presque inoccupées avec un vestige de fort anglais au milieu de la baie anglaise. Par la suite, petit retour vers les montagnes pour une arrivée à Les Cayes, ville importante de la région avec une plage totalement contaminée de déchets de toutes sortes et un port où l’on reçoit du ciment du Venezuela. À 300 gourdes le sac, ou 60 dollars haïtiens, ou environ 7,00 $, l’inflation postséisme n’est pas encore arrivée.

Après une visite officielle chez Monsieur Le Maire on part vers la ville d’Aristide, Port Salut à la pointe Ouest d’Haïti. Quel beau petit village de villégiature, quelques hôtels et la magnifique plage Dauphiné. Les travaux d’aménagement, des routes et du drainage ont été réalisés par Taiwan. Quoi de mieux qu’une langouste grillée pour finir la journée. Retour vers la capitale, on prend, à quelques kilomètres de Leogane, la route de l’amitié construite par la France, vers Jacmel. Pas surprenant que cette route ait été impraticable après le séisme ; elle grimpe à 1 200 mètres très rapidement. Les côtés sont escarpés et les glissements de terrain sont fréquents en temps normal. Cette route restera toujours très vulnérable aux secousses sismiques. En traversant la chaine de montagnes, on croise de petites bourgades charmantes où l’on vend des bananes et des figues. Le point culminant s’appelle le poste Bernard… eh oui !

Et on arrive à Jacmel. Nous n’irons pas plus loin de toute façon puisqu’on a plus de diesel et les stations-services non plus. Notre chauffeur devra faire la queue demain pour en trouver si on veut revenir vers Port-au-Prince.

Bernard McNamara, architecte
Président d'Architectes de l'urgence du Canada, en Haiti

1 commentaire:

  1. On pense à toi au Sommet du Millénaire de Montréal, avec le Maire Jason!

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